Lettre ouverte : L’ODbL : La licence par excellence pour l’Open Data dans le transport

Lettre ouverte : L’ODbL : La licence par excellence pour l’Open Data dans le transport

De récentes réflexions proposent la création d’une nouvelle licence spécifique au transport lors de la publication des données open data, comme le prévoit la LOM.

L’association OpenStreetMap France considère que cette proposition, bien que légitime dans ses objectifs, mènerait nécessairement à une fragilisation du cadre juridique de publication et d’utilisation des données ouvertes en France.

La licence ODbL, actuel standard contractuel reconnu au niveau national autant qu’international, doit demeurer le socle de notre stratégie collective de collaboration et non pas être remplacée par une licence exotique instaurant de nouvelles barrières d’utilisation.

Licence de réutilisation vs CGU

Les licences ont pour but de définir les règles de réutilisation concernant des données, un contenu ou du code source (soumis à une propriété intellectuelle), là où les CGU (Conditions Générales d’Utilisation) définissent les règles d’accès à un service.

En instaurant un “principe d’identification du réutilisateur” la “Licence Mobilité” impose une déclaration d’utilisation des données.

Elle mélange ainsi des concepts très différents et intègre des clauses qui relèvent des CGU pour accéder et utiliser un service et non pas pour la seule réutilisation des données, objet habituel et exclusif d’une licence.

Pour des besoins légitimes de régulation d’usages de services (tels que des API), la “licence Mobilité” impose à tous les réutilisateurs potentiels des contraintes qui n’ont plus de rapport avec le besoin légitime initial comme l’authentification ou l’intégration du paiement éventuel directement dans la licence.

L’authentification obligatoire

Par ailleurs, inclure cette obligation dans la licence limite très fortement les réutilisations indirectes des données. Ce frein à la réutilisation relève uniquement des CGU, comme l’atteste sa référence.

Si un concédant met en place un accès authentifié, celui-ci s’imposera-t-il en cascade ?

Il ne serait pas possible par exemple d’inclure ces données dans OpenStreetMap car aucune traçabilité des réutilisateurs n’est ni prévue ni souhaitable.

Il ne serait pas possible de publier directement ces données sur un portail open data sans qu’un système d’authentification soit prévu et conforme ; quid d’une entreprise étrangère non inscrite à l’INSEE et dépourvue de N° SIREN ? Ne pourrait-elle pas avoir accès aux données ?

Cette authentification en cascade, en plus de brider l’innovation, limiterait aussi les possibilités d’archivage et de miroir par des acteurs tiers.

Dans le cas où il n’y aurait pas d’authentification en cascade, il n’est nul besoin d’aborder le sujet dans la licence de réutilisation des données car les réutilisateurs ne voulant pas s’authentifier accéderons à des sources secondaires (miroir, archives, portail tiers, etc).

Ainsi, l’ajout de nouvelles contraintes, même si elles peuvent apparaître comme “mineures” lors de leur rédaction entraîne d’importants effets de bord négatifs en cascade.

Les compensations financières

Cette compensation est explicitement prévue en lien avec un service de fourniture des données (typiquement une API).

Une fois de plus, cette mention doit figurer dans les Conditions Générales d’Utilisation d’un service, auquel d’ailleurs la licence fait à nouveau référence et pas dans les règles de réutilisation des données en elles mêmes.

Incompatibilité avec l’ODbL

Il n’est pas possible de republier des données sous licence ODbL sous cette nouvelle licence car de nouvelles obligations sont imposées au réutilisateur. La licence ODbL interdit formellement cet ajout dans sa clause 4.8 : « You may not impose any further restrictions on the exercise of the rights granted or affirmed under this License. »

Les AOM (Autorités Organisatrices de Mobilités) devront donc préalablement vérifier qu’aucune source ODbL n’aura été utilisée dans les données qu’elles souhaiteront publier sous “Licence Mobilités” et à l’avenir ne pourront plus non plus s’appuyer sur ces sources ODbL.

Il s’agit donc d’une rupture inconciliable avec l’écosystème établi, créant de facto une nouvelle branche “mi-open-data” indépendante.

Compatibilité avec la stratégie de mobilité

Cet article de la licence fait référence :

  • au “livre II du Code des Transports”, qui concernent le transport de marchandises ;
  • aux “Schémas directeur d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires” (SRADDET).

En quoi ces schémas s’appliquent à d’autres acteurs que les collectivités ?

Détournement de l’esprit du règlement européen et de la LOM

Le règlement européen 2017/1926 et la LOM ont été créé avec un objectif très clair : l’ouverture des données se fait au service de l’intérêt général. Évoquer l’intérêt général pour justifier l’ouverture des données est un détournement de l’esprit de ces textes.

Le risque de balkanisation des licences

Les auteurs de la “Licence Mobilités” remarquent à raison que “la multiplication des licences étant à l’évidence un obstacle à la réutilisation des données, la nécessité de converger vers une « licence-type » a rapidement émergé.”

Nous ne pourrions pas être plus d’accord. La création d’une licence supplémentaire “franco-française” et exotique semble néanmoins aller dans le sens inverse du but visé.
Illisible et incompatible avec les acteurs étrangers, notamment en Europe, une nouvelle licence ne pourrait qu’affaiblir le cadre législatif existant et réduire les réutilisations par le flou juridique qu’elle amène.

Ce flou se manifeste sur au moins deux points:

  • la référence à des CGU
  • la référence à la stratégie de mobilité de chaque AOM

Ces deux éléments étant spécifiques à chaque AOM, la “Licence Mobilités” au lieu de proposer un cadre unique facilitant la réutilisation des données, ouvre au contraire la porte à une multiplication des règles par leurs adaptations locales.

Ne pas pénaliser les plateformes ouvertes

Au-delà des questions juridiques, les acteurs publics (AOM, administration centrales et locales) devraient considérer l’impact du choix de la licence avec le plus grand soin.

Cette proposition de licence est en effet compatible en l’état avec l’usage des acteurs dominant du monde du transport (Google Maps en tête) mais deviendrait incompatible avec les producteurs actuels de données ODbL (dont OpenStreetMap).

Que deviendraient les données existantes des transporteurs et entreprises du transport déjà publiées en ODbL ? Ces données seraient incompatibles avec la “licence Mobilités”. Il ne serait plus non plus possible d’intégrer des données ODbL provenant de source externes à l’AOM.

L’usage de l’ODbL est bien plus large que le monde du transport : c’est le standard mondial des données ouvertes. C’est le socle de projets citoyens d’importance majeure, dont OpenStreetMap est le fer de lance.
Adopter la “licence Mobilité” incompatible avec l’ODbL, c’est aussi se couper de ce riche écosystème ouvert et favoriser les acteurs dominants.

Conclusion

Nous considérons que la “licence Mobilités”, si elle était adoptée en l’état, entraînerait une rupture de neutralité de traitement entre les différents acteurs. Elle mènerait à un affaiblissement du cadre juridique général et exclurait et affaiblirait durablement l’écosystème open data et en particulier le projet OpenStreetMap.

Nous appelons en conséquence tous les acteurs du transport à continuer à utiliser la licence ODbL, socle et standard de la politique open data dans le secteur du transport.

Nous suggérons au groupe de travail ayant produit la “licence Mobilité” de ré-orienter leurs travaux vers la rédaction de CGU standardisées pour les acteurs du transport. Ces CGU seraient les plus à même de couvrir les problématiques qui ne relèvent pas de la réutilisation de données mais de la fourniture d’un service (tel qu’une API).

OSMdata : visualiser et télécharger les données d’OSM !

OSMdata : visualiser et télécharger les données d’OSM !

Découvrez OSMData, le portail de démonstration des données d’OpenStreetMap sur la France.

Historique : de GeoCameroun à OSMdata

L’expérience a commencé au Cameroun, où il existe une multitude de données géographiques depuis l’époque coloniale (début du XXieme siècle) jusqu’à aujourd’hui. Chacune étant détenues par plusieurs acteurs (gouvernement, ONG, entreprises et l’IGN). Or il n’existait aucune plateforme d’accès à ces données !

L’association OSM Cameroun forte de compétences en logiciels libres propose une réponse à ce manque grâce à un portail cartographique regroupant à la fois les données d’OpenstreetMap, du gouvernement, d’ONG, de Copernicus et de l’IGN. On se retrouve ainsi avec des données remontant jusqu’en 1910 dans le portail GeoCameroun qui a une visibilité nationale !

En 2019, ce portail trouve une déclinaison au travers d’une version française. L’obstacle principal résidait sur le volume de données OSM, 172 Mo pour le Cameroun contre 3,7 Go pour la France (soit plus de 20 fois plus grand). Cette contrainte a nécessité une optimisation de l’architecture du portail, notamment sur les modes de diffusion des données. Pour cela, les données sont publiées en flux WMS grâce à QGIS server contre le simple GeoJSON sur GeoCameroun.

Fonctionnalités : des couches et de l’expertise

OSMdata est un véritable démonstrateur et visualiseur des données d’OpenStreetMap sur la France.

Interface d’OSMdata

Un démonstrateur parce qu’il montre et convainc sur le niveau de maturité de la contribution OSM à l’échelle de la France avec plus de 365 couches (plus d’une couche par jour dans l’année ) !

Couches de OSMdata

Un visualiseur car il permet de manière conviviale de comprendre comment se répartissent les expertises des communautés de contributeurs.

Les couches ont été définies par Jean Louis Zimmermann qui n’a pas manqué d’imagination et de créativité ! Vu le nombre des couches, elles ont été regroupées en 16 géothématiques.

GéoThematiques de OSMdata

Outre les couches, l’outil valorise également plus de 12 fonds de cartes dérivées des données OSM qui sont également visibles sur le site d’OpenStreetMap France.

Ainsi on a une adresse permettant d’opérer des requêtes sur des contributions qui auront été faites (lors de cartoparties par exemple). Mais plus encore de proposer à des organismes, collectivités locales une occasion simple de télécharger la donnée OSM.

Téléchargement : de la visualisation à l’export

Téléchargement des données sur OSMdata

Technique

L’architecture actuelle est composée d’un frontend codé en Angular et un backend en GeoDjango + QGIS serveur en serveur cartographique. De cette manière, il est capable de servir plusieurs pays quelque soit la taille des données OSM.

OSMdata  est mis à jour chaque semaine. Basé sur le serveur cartographique QGIS SERVER, il est compatible avec les feuilles de styles du logiciel QGIS.

Grâce à cela, l’on peut profiter de l’écosystème de QGIS pour des futures améliorations. Le code source est ouvert sur Github, vos retours, avis et contributions sont les bienvenues.

Le grand projet carto de l’office de tourisme du Seignanx

Paru initialement sur https://www.monatourisme.fr/le-grand-projet-carto-du-seignanx/

Connaissez-vous l’Office de tourisme du Seignanx et ses nombreux projets innovants ?

Leur nouvelle réalisation est en train de voir le jour alors nous [la Mission des Offices de Tourisme de Nouvelle-Aquitaine] avons interrogé Jérôme, le directeur, pour comprendre ce grand projet et le chemin parcouru pour y parvenir.

Lire la suite

Votre navigateur routier basé sur OSM peut faire plus : OsmAnd et les autres

Être assisté par un navigateur routier pour se déplacer à pied, en vélo ou en véhicule motorisé est presqu’aussi vieux qu’OSM : Garmin a, très tôt, donné la possibilité de mettre des cartes OSM hors ligne dans ses « trackers » (traceurs GPS). Les smartphones en acquérant les mêmes capacités ont rendu cela très banal et les navigateurs sont maintenant intégrés dans les tableaux de bord des véhicules automobiles et accueillent plusieurs offres, dont OSM n’est pas exclu.
Lire la suite

De plus en plus de collectivités misent sur OSM

Paru initialement sur https://labo.societenumerique.gouv.fr/2018/10/17/collectivites-misent-openstreetmap-cartographie-participative/

carto-partie
des citoyens, cartographiant ensemble leur quartier

Un certain nombre de collectivités proposent aux citoyens de contribuer à la connaissance de leur territoire : une manière de co-construire le territoire avec les habitants et parfois aussi de compenser l’érosion des ressources budgétaires. Elles s’appuient, notamment, sur OpenStreetMap. Outre les informations classiques  comme les voies de circulation, le bâti ou les surfaces aquatiques, les utilisateurs peuvent incorporer dans cette carte collaborative des données comme les pistes cyclables, les bennes à verre, les toilettes publiques ou les points d’eau potable. Certaines collectivités (comme la communauté de communes Caux Vallée de Seine ou le département de l’Allier) organisent même des ateliers, sur le modèle des carto-parties organisées des communautés OpenstreetMap, pour rassembler sur une période de temps réduite un maximum d’informations sur un territoire donné.

Cartographie collaborative des aménagements cyclables en Île-de-France

Île-de-France Mobilités (ex-STIF, Syndicat des transports d’Île-de-France) a entrepris en 2017 d’associer les Franciliens au recensement des aménagements cyclables sur l’ensemble de la région. La connaissance la plus exhaustive possible (et de bonne qualité) de ces aménagements et leur actualisation visent la mise au point d’outils de calculs d’itinéraires tout en contribuant aux politiques locales en faveur du vélo. Outre les collectivités, les agences d’aménagement et d’urbanisme et les acteurs franciliens du vélo (comme l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette), ce projet s’appuie sur la communauté OpenstreetMap. Il repose aussi sur la contribution des personnes qui peuvent signaler directement dans OpenstreetMap ou via un portail dédié, les divers aménagements cyclables existants : piste cyclable, bande cyclable, double-sens cyclable, voie de bus ouverte aux vélos, stationnements. La Compagnie des Mobilités, accompagnée de Carto’Cité et de l’association Mieux se Déplacer à Bicyclette, assure l’animation de cette campagne. (Une démarche de même nature avait été conduite à Lyon, La Ville à Vélo, mais a l’initiative, cette fois, d’une association).

Ville de Lannion : des concours pour documenter le territoire

Apres avoir utilisé une application payante pour établir le plan de la ville, Lannion a décidé en 2016 de passer sous OpenStreetMap.  Pour impliquer les citoyens, elle organise depuis des concours. En 2016, elle avait invité les citoyens a documenter la carte sur le thème de l’accessibilité: près de 1500 contributions avaient  été enregistrées : cheminements, mobilier urbain, commerces.  La seconde édition, en 2017,  portait sur les commerces.  La troisième édition en 2018 portait sur le thème des randonnées et déplacements doux. Les contributeurs étaient appelés à compléter les données dans de nombreux domaines : pistes cyclables, chemins, voies navigables, itinéraires équestres,  points d’intérêts sur les sentiers (bancs, signalétiques, parkings…).

Allier : collecte participative des données géographiques à l‘échelle d’un département

Le département de l’Allier a décidé de faire appel à ses habitants pour se constituer une base de données géographiques, plutôt que de recourir à un prestataire. Il organise, à cette fin, des carto-parties. En mars dernier, les habitants étaient invités à signaler sur la carte collaborative du département la présence des stations-service disponibles sur leur territoire, ainsi que la présence des distributeurs automatiques de billets (DAB). 597 points ont ainsi été recensés.

Montpellier : les services de la métropole collaborent avec la communauté OpenStreetMap

Dans le cadre de sa démarche OpenData, Montpellier Méditerranée Métropole a noué une coopération avec la communauté locale OpenStreetMap pour mettre à jour les données relatives aux 31 communes de la métropole. Montpellier Méditerranée Métropole partage les bonnes pratiques sur la page Montpellier du wiki OpenStreetMap

Lorient Agglomération : un recensement collaboratif des itinéraires accessibles aux personnes à mobilité réduite

Lorient Agglomération souhaitait disposer d’un outil pour suivre l’évolution des différents travaux de mise en conformité, tenir à jour la liste des établissements recevant du public situés sur le territoire et d’informer le mieux possible les personnes en situation de handicap du degré d’autonomie de leurs déplacements. La carte interactive mise en place intègre toutes les données d’accessibilité (tronçons de voirie accessibles aux personnes en fauteuil roulant, intersections avec indicateurs sonores pour les mal voyants, points d’intérêt, établissements recevant du public, parcs, stations et lignes de transports, places de stationnement, événements, équipements touristiques…). 25 référents (un par commune membre de Lorient Agglomération) contribuent à l’enrichissement et à l’actualisation des aménagements réalisés. Parallèlement à cette application de géolocalisation, Lorient Agglomération a réalisé avec la société Handimap, un calculateur d’itinéraire, permettant de cartographier l’accessibilité en fonction du niveau de difficulté ou du type de handicap.

Cartographie collaborative au Seignanx pour la promotion touristique du territoire

L’Office du tourisme du Seignanx (Landes) a entrepris de faire appel aux acteurs locaux (communes, services délégués, opérateurs touristiques) et aux habitants pour documenter la cartographie du territoire. Le projet s’appuie sur OpenstreetMap et réutilise des données existantes, comme les données touristiques, issues de la base de données ouverte Sirtaqui. Le projet est financé par la région Nouvelle Aquitaine et le département des Landes, dans le cadre d’un soutien aux projets « Tourisme Innovant ».

Géolocalisation des travaux  en cours à Villenave d’Ornon

La mairie de Villenave d’Ornon s’appuie, elle aussi, sur l’utilisation d’OpenStreetMap pour améliorer l’information des habitants. Dans une première phase, le projet vise l’information sur les travaux en cours. Cette démarche s’étendra, dans un second temps, aux services ( santé, social) et aux équipements culturels et sportifs.

Le Maine-et-Loire se tourne vers Openstreetmap comme alternative à Google Maps

Les nouveaux tarifs professionnels pour les services de Google Maps sont entrés en vigueur en juillet dernier. Si les particuliers peuvent continuer à se géolocaliser gratuitement aux services de la firme américaine, les entreprises et collectivités qui intègrent les services Google Maps pour étoffer leur site Web ou leur application sont soumis à de nouveaux tarifs. Le plafond de 25 000 cartes par jour est ainsi passé à 28 000 par mois soit un peu moins de 1 000 affichages par jour. Parallèlement, le tarif de 0,5 dollar pour 1 000 cartes affichées passait à 7 dollars. Un site qui affiche 10 000 cartes par jour passe donc de 0 000 à 1 764 dollars par mois et un site avec 100 000 cartes affichées par jour voit son coût multiplié par plus de 500. Autant de coûts supplémentaires difficiles à absorber pour les collectivités territoriales. Parmi les alternatives figurent l’utilisation des API du Geoportail de l’IGN ou encore les extensions proposées par les éditeurs de systèmes d’information géographique (SIG).

Le département du Maine-et-Loire (dont le site web compte 200 000 visiteurs chaque mois et qui intègre des services de cartographie : trafic routier, carte des sentiers nature, annuaire des établissements d’accueil des personnes handicapées, carte pour connaître son collège de rattachement ou pour trouver des assistantes maternelles) a entrepris, pour son site web, d’appuyer l’ensemble de ses cartes sur OpenStreetMap, « afin de continuer d’offrir un service de qualité au meilleur coût ».

NB : Cet article de blog est adapté librement de l’article de Mission Société Numérique, publié le 17 octobre 2018 et mis à disposition sous Licence Ouverte.

N’hésitez pas à consulter l’article d’origine ainsi que ses différentes sources pour plus d’informations.

Alternatives à Google Maps

Alternatives à Google Maps

Si vous êtes à la recherche d’une solution pour vous passer des services cartographiques de Google suite à l’augmentation des tarifs, nous avons quelques pistes pour vous !

L’écosystème OpenStreetMap regorge d’outils libres et d’acteurs compétents pour vous permettre de retrouver votre indépendance.
En fonction de votre usage et de votre niveau de connaissances, vous aurez le choix entre plusieurs options

  • utiliser les offres de services mises en place par des prestataires spécialistes d’OpenStreetMap.
  • utiliser les données libres du projet OpenStreetMap ainsi que les nombreux outils opensource existants pour prendre votre indépendance et créer vos propres services cartographiques.
    Consultez notre page dédiée à l’utilisation des données OpenStreetMap pour commencer. De nombreux prestataires fournissent des formations sur OpenStreetMap qui vous permettront de gagner un temps précieux.
  • utiliser les services gratuits mis en place par OpenStreetMap France ou d’autres acteurs bénévoles de la communauté.
    Cela ne s’applique que si vous comptez en faire un usage modéré.

Dans tous les cas, pensez à soutenir le projet et sa communauté en faisant un don ou en adhérant à l’association OpenStreetMap France 😉

Pour aller plus loin :

À Rennes, le musée se cartographie de l’intérieur

Pour les journées européennes du patrimoine 2017, les contributeurs OpenStreetMap d’Ille-et-Vilaine ont réalisé une cartographie du Musée de Bretagne (Rennes) et de ses oeuvres majeures. Une contribution innovante puisque peu de musées sont encore cartographiés précisément en intérieur dans OSM.

Le Musée de Bretagne est un musée de société et d’histoire, situé au centre de Rennes, qui retrace l’histoire des populations de Bretagne, de la préhistoire à nos jours. À l’occasion des journées européennes du patrimoine, la communauté OpenStreetMap d’Ille-et-Vilaine s’est mobilisée, le temps d’un week-end, pour cartographier le parcours permanent du musée et ses oeuvres majeures. Comme OpenStreetMap est au départ une base de données géographique pour les données extérieures, il a fallu faire preuve d’inventivité pour parvenir à recenser les espaces intérieurs du musée. Afin de favoriser la reproductibilité de la démarche, cet article retrace la manière dont s’est déroulé ce projet audacieux.

OSM et la cartographie d’intérieur

Lancé en 2004, OpenStreetMap avait pour vocation initiale de recenser de l’information géographique visible depuis l’extérieur : routes, bâtiments, occupations du sol… Mais depuis 2011, la question se pose de comment représenter les espaces intérieurs accueillant du public : gares, aéroports, centres commerciaux, établissements culturels. Depuis 2014, la communauté OSM dispose d’un ensemble de tags satisfaisants pour décrire les structures intérieures : salles, couloirs, escaliers.

Avoir des données c’est bien, mais pouvoir les visualiser, c’est mieux. Comme la cartographie d’intérieur doit pouvoir gérer des bâtiments à plusieurs étages, le rendu à plat de la carte principale n’est pas suffisant pour comprendre un espace intérieur. On ne peut pas pour l’instant choisir un étage et en voir la structure, tous les niveaux sont confondus, ce qui laisse place à une certaine confusion. La carte interactive OpenLevelUp a été créée par Adrien Pavie en 2015 pour permettre la bonne visualisation de ces nouvelles données.

En parallèle, de nombreuses initiatives de collecte de données ont été lancées, la plus majeure en France concernant les gares SNCF Transilien en Île-de-France. Et pour en revenir aux musées, le Louvre a été partiellement complété. Qu’en est-il des autres musées français ?

En mai 2017, des premiers échanges ont eu lieu entre la communauté rennaise OpenStreetMap et le Musée de Bretagne, afin de discuter des possibles. Rapidement l’idée de cartographier l’intérieur du musée est évoquée, d’autant qu’elle fait sens dans la démarche de transition numérique du musée. L’institution réalise actuellement la numérisation de son inventaire, et a ouvert un site internet au public pour présenter ses objets et oeuvres. La création de liens entre la base OSM et le site du musée offrirait une expérience utilisateur intéressante aux visiteurs.

Cartographier les « murs » du musée

La première étape a consisté en la saisie de la structure du musée. Le Musée de Bretagne est localisé au premier étage des Champs Libres, le centre culturel de la métropole rennaise. Nous avons eu l’autorisation de la part du musée d’utiliser les plans de masse de celui-ci, ce qui facilite largement la tâche. Cette tâche est encore fastidieuse, à faire réaliser de préférence par des contributeurs aguéris. Le procédé est le suivant :

Mettre les plans au format image : les plans communiqués étant en PDF, il est nécessaire dans un premier temps de les basculer dans un format image, comme par exemple du PNG. Cela peut être réalisé avec un éditeur d’images comme Gimp.
Charger le plan dans JOSM : à l’aide du plugin PicLayer, vous pouvez charger en fond le plan de masse. Il est également nécessaire de le géo-référencer, c’est à dire localiser le plan dans l’espace. Cela peut être fait en s’aidant de données telles que le Cadastre ou l’imagerie aérienne.
Tracer les contours des espaces : en s’aidant du plan, retracer les contours des salles, murs, couloirs, portes… du bâtiment. Il faut indiquer sur chaque objets les tags adaptés, et ne pas oublier d’indiquer l’étage auquel ils se trouvent avec la clé level=*.
Envoyer sur OSM et vérifier : envoyez vos modifications, et vérifiez avec OpenLevelUp si la structure correspond au plan. Il faut attendre quelques minutes pour que les données soient visibles.

Maintenant que nous avons les murs intérieurs, il est possible de localiser précisément les objets qui se trouvent au sein du musée.

Typologie et recensement des oeuvres

Le Musée de Bretagne est un musée de Société et d’Histoire, dont la vocation est de raconter l’histoire de la population sur le territoire couvert. Ce type de musée peut contenir des oeuvres d’arts, telles que des peintures ou sculptures. Mais ils présentent largement les objets du quotidien utilisés à travers différentes époques, tels que des habits, pièces de monnaies, flèches, pierres gravées… Le wiki d’OpenStreetMap propose une description plutôt exhaustive des objets artistiques, mais pas de ces objets du quotidien qui ont désormais une valeur artistique. Après des discussions riches entre la communauté locale et l’équipe du musée, il est ressorti que le terme « artéfact » (artifact en anglais) se prêterait le mieux pour décrire ces objets. Il est utilisé entre autres par les musées canadiens. Nous avons donc écrit une proposition de tag historic=artifact pour couvrir ces objets.

Comme la cartographie intérieure des musées n’est pas encore largement répandue, nous avons consacré une partie du temps de l’atelier à rechercher, documenter et présenter les tags qui peuvent être utiles dans cette démarche. L’idée étant de faciliter la tâche lors de prochains ateliers du même type. D’ailleurs, ces propositions étant nouvelles, vous pouvez venir en discuter sur les pages du wiki pour les améliorer.

Nous avons ensuite collecté des données sur la localisation des oeuvres principales du musée. Ce recensement s’est fait en collaboration avec les contributeurs Wikimédia, également présents lors de ces journées du patrimoine. Une partie des éléments a été saisie suite à ce recensement, mais la tâche étant vaste, il reste encore beaucoup à faire !

Résultats

Après ces deux après-midi d’ateliers, et la dizaine d’heure préparatoire aux ateliers, la communauté a concrètement réalisé :

La carte de la structure du musée, et saisie une partie des oeuvres majeures
La collecte papier d’une autre partie d’oeuvres majeures
La création du tag historic=artifact
La documentation de la méthode pour taguer les objets principaux dans un musée
L’initiation d’une dizaine de curieux à OpenStreetMap et la cartographie d’intérieur
Et la démonstration qu’OpenStreetMap a du sens pour la valorisation du patrimoine des musées !

Pour la suite, nous allons continuer notre collaboration avec le Musée de Bretagne, et nous souhaitons également créer du lien entre le catalogue en ligne du musée, la description des objets côté Wikidata (base de connaissances libre) et OpenStreetMap.

En conclusion

Les journées européennes du patrimoine ont été l’occasion pour la communauté rennaise de montrer son savoir-faire en cartographie d’intérieur, en proposant le recensement des oeuvres du Musée de Bretagne. Notre démarche a été documentée pour inciter d’autres communautés à s’emparer du sujet et également se lancer dans ce type de projets. Nous avons pu également promouvoir le projet OpenStreetMap de manière plus large à un public de curieux.